ABDELKADER HADJ AZZOUT

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    Nous vous présentons un portrait du moudjahed Hadj AZZOUT publié par la revue El-Djazair en Avril 2011. Feu Hadj AZZOUT a été éleve de notre lycée.
 

Un révolutionnaire racé et pièce maîtresse du CIG

Benabdelkader Hadj Azzout nous a quitté

Mourad SID-ALI

 

La glorieuse Révolution algérienne a été un moment très fort dans l’histoire de l’humanité. La guerre de Libération nationale engagée par le peuple algérien contre le système colonial français, sous la bannière du FLN et de l’ALN, a été une grande leçon donnée au monde entier. D’abord aux peuples colonisés qui ont découvert la puissance réelle d’une armée et d’un parti révolutionnaire. Une puissance que rien n’arrête, même pas l’armada de l’Otan, ni les armées de diplomates occidentaux qui ont tenté en vain d’user des instances internationales qu’elles ont elles-mêmes mises en place, pour faire perdurer un système injuste et liberticide. Les Algériens ont combattu, à l’intérieur du territoire, une armée, suréquipée et surentraînée, la quatrième du monde, soutenue par une alliance militaire monstrueusement efficace. A l’extérieur, d’autres Algériens ont croisé le fer avec des diplomates chevronnés, diplômés des plus grandes écoles occidentales, à l’expérience et à la compétence mondialement reconnues et aux carnets d’adresses bien remplis. Forts de leur seule conviction, les militants de la cause nationale ont remporté bataille sur bataille au niveau des instances internationale. Ils ont réussi à retourner l’arme diplomatique contre ceux-là mêmes qui l’utilisaient. Ils ont démontré par la force de l’argument et la volonté des authentiques révolutionnaires qu’ils étaient toute la cohérence du discours anticoloniale et arraché les résolutions historiques qui ont ouvert la voie au principe de l’autodétermination. Ces hommes et ces femmes ont combattu un monstre et l’ont anéanti, au point que présentement, peu de diplomates et de politiques français ayant vécu cette période glorieuse de la lutte pour l’indépendance tirent quelques gloires de la position de leur pays à l’époque. Ces Algériens qui ont tout donné pour que naisse un nouveau pays et épris de liberté et d’indépendance étaient très nombreux. Certains ont connu une fin héroïque au champ d’honneur, d’autres ont poursuivi leur mission d’édification d’une société plus juste et plus égalitaire que celle qu’avait laissée le système colonial. Après l’indépendance du pays, nombreux étaient ceux qui ont intégré des corps de métier qui peuvent paraître aujourd’hui anodins, mais qui, à l’époque, participaient grandement au développement de la nation à tous les niveaux. Le plus jeune d’entre ces Algériens d’exception a aujourd’hui plus de 68 ans. Mais à cet âge et bien plus, l’idéal révolutionnaire demeure intact. Ils sont à la retraite ou encore actifs à des niveaux de responsabilité importants, à l’image du président de la République, du ministre de l’Intérieur ou encore du directeur général de la Protection civile ; ils continuent à fournir d’eux-mêmes pour que vive leur pays dans la liberté et la dignité. Pour avoir connu quelques-uns, El Djazaïr.com, et en premier lieu le directeur de publication, témoigne de l’apport encore important pour l’Algérie de tous ces hommes et ces femmes. Mais comme nul ne peut échapper à son destin, certains de ces moudjahidine nous quittent. Le 7 mars dernier, nous avons perdu l’un d’eux. Il s’agit de Benabdelkader Hadj Azzout. Né le 2 juin 1932 à Mascara, Hadj a eu une enfance studieuse. Il a baigné dans une atmosphère nationaliste depuis son plus jeune âge : la Seconde Guerre mondiale, la participation des Algériens à ce conflit planétaire, les promesses de la République française de revoir ses rapports aux colonies, le 8 mai 1945, victoire des alliés sur l’axe, qui a eu une saveur âcre pour des centaines de milliers d’Algériens, trompés par la fourberie d’un système injuste et génocidaire qui n’a pas hésité à massacrer 45.000 personnes pour faire l’exemple et aussi pour mater toute velléité d’indépendance des Algériens. A 13 ans à peine, Hadj ne pouvait pas encore apprécier la gravité de l’acte et la barbarie de la colonisation. Il prendra la mesure de l’ignominie de la colonisation quelques années plus tard. De 1946 à 1947, il est lycéen à Tlemcen, avant d’intégrer la faculté de droit de l’Université d’Alger de 1952 à 1956. Au cours de ce cursus scolaire et universitaire, Benabdelkader Hadj Azzout militait déjà au sein du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Au déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre, Benabdelkader Hadj Azzout est donc étudiant. En 1956, il rejoint l’ALN à l’appel de l’UGEMA. Remarqué par la hiérarchie de l’Armée de libération nationale, il est orienté, une année plus tard, vers l’Ecole des cadres de la Révolution. Une véritable institution qui a formé tant de cadres. Les jeunes recrues qui ont fait cet établissement ont bénéficié d’une formation politique et idéologique. Ils ont été surtout préparés à la notion de l’Etat et au sacrifice pour sa préservation quoi qu’il leur en coûte. Sorti de ce prestigieux institut révolutionnaire, Benabdelkader Hadj Azzout prend ses fonctions au service de renseignement et de liaison du quartier général des Wilayas de l’Oranie (SRL-CGWO). Il s’y distingue par un sens élevé de l’organisation et de la discipline. Au point d’ailleurs qu’il est très vite remarqué par Abdelhafid Boussouf qui fera appel à lui en 1958, à la création du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG), l’un des piliers du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Benabdelkader Hadj Azzout intègre ainsi le secrétariat général du MALG, composé de plusieurs éléments en raison du caractère stratégique de la mission du ministère dirigé par Boussouf. Dans cette structure centrale, et ô combien importante dans le déroulement de la lutte révolutionnaire, qu’elle soit militaire, politique ou encore diplomatique, Benabdelkader Hadj Azzout a fait montre d’une efficacité hors du commun. Il a d’ailleurs tellement impressionné les plus hautes autorités du GPRA qu’on lui confie le secrétariat du très influent Comité interministériel de guerre (CIG). Regroupant le MALG de Boussouf, le ministère de la Guerre de Krim Belkacem et le ministère de l’Intérieur de Bentobbal, le CIG concentrait toutes les informations autour de la Révolution. Les trois ministres étant quasiment tout le temps en déplacement, il revenait à Benabdelkader Hadj Azzout de veiller au bon fonctionnement du CIG. Une mission, on le devine aisément, d’une importance et une complexité extrême, tant le nombre d’informations sensibles est colossal et l’urgence de prendre certaines décisions capitales fait partie du quotidien de l’homme. Benabdelkader Hadj Azzout, pétri d’idéaux révolutionnaires, de l’amour de la patrie et fortement imprégné du sens de l’Etat, a accompli sa tâche de moudjahid au service de la cause algérienne jusqu’à l’indépendance du pays. Cet évènement majeur dans la vie de tout Algérien aura été une victoire pour Benabdelkader Hadj Azzout au même titre qu’il a été pour tous ses camarades de lutte. Mais dans son esprit, cette victoire devait en appeler d’autres. Et c’est mû par le même sentiment nationaliste qu’il se lance avec tant d’autres frères dans l’exaltante mission de l’édification de la République. Dans l’Algérie indépendante, il choisit une carrière de diplomate. Selon le témoignage d’un de ses camarades de lutte sur sa longue carrière au service du pays, » Benabdelkader Hadj Azzout est nommé, après un bref passage au département Asie-Amérique latine au ministère des Affaires étrangères, conseiller à l’ambassade d’Algérie à Damas puis, en 1964, muté à la Mission permanente algérienne auprès des Nations unies à New York où, pendant cinq ans, il est témoin des grands débats agitant le monde de la fin de la guerre froide, notamment au Conseil de sécurité, dont l’Algérie devient un moment, membre non permanent : parachèvement du processus de décolonisation en Afrique, crise de Chypre, conflit indo-pakistanais à propos du Cachemire, guerres du Vietnam et israélo-arabe, désarmement… Pour ce jeune diplomate, les Nations unies constituent une expérience enrichissante qui lui sera très utile dans sa carrière, puisqu’en 1970 il s’occupera de nouveau, à son retour à Alger, de problèmes internationaux à la tête de la division des organisations internationales où il suivra d’autres grands dossiers, tels les rapports Est-Ouest, les relations Nord-Sud, pour lesquelles l’Algérie jouera un rôle de premier plan pour l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial, l’invasion et l’occupation par le Maroc de la colonie espagnole de Saguiet El Hamra et Rio de Oro, le Sommet des pays Non-alignés à Alger en septembre 1973, la guerre israélo-arabe d’octobre de la même année… En 1978, il est ambassadeur au Cameroun et, en 1982, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, qu’il quitte provisoirement en 1984 pour présider la Cour des comptes jusqu’en 1988, année à laquelle il devient ambassadeur à Londres. » En prenant sa retraite professionnelle, Benabdelkader Hadj Azzout est néanmoins resté le même révolutionnaire qu’il a toujours été, fortement attaché à son pays. Il a été utile à son pays jusqu’à son dernier souffle, le 6 mars n2011. Qu’il repose en paix

   

PUBLICATION DU Pr KHELIL .2

Curieux endroit qu'a choisi le Pr KHELIL pour situer le déroulement de son histoire. Ce choix en réalité n'est pas fortuit: ce phénomène de la file d'attente révèle l'un des malaises chroniques que ressent le citoyen algérien. Pour les deux acteurs de ce roman ce lieu constitue l'observatoire idéal pour scruter, observer et sentir physiquement le resenti de ce malaise social. Le dialogue des deux amis, l'un agronome l'autre journaliste, passe en revue tous les problèmes qui empoisonnent la vie quotidienne de l'algérien. Dans l'épilogue l'auteur propose des solutions basées sur des études scientifiques qui doivent accompagner une réforme en profondeur de notre système socioéconomique et donc politique. Comme d'habitude chaque publication du Pr KHELIL constitue une nouvelle contribution positive  au débat national.A.B

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