CONFERENCE Pr LAICHOUBI (2)

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Monsieur Mohammed LAICHOUBI nous a fait l’honneur de répondre à l’invitation de notre association en proposant une conférence qui a trait à la nature des échanges culturels et scientifiques à travers les siècles dans le bassin méditerranéen. Comme il fallait s’y attendre, la prestation de cet Académicien fut évidemment d’une très haute tenue. Sa seule signature est un gage d’excellence et de rigueur scientifique. Le sujet qu’il a abordé est d’une importance majeure pour plusieurs raisons :

-la première est qu’il faut rétablir la vérité historique sur l’état réel des échanges culturels et scientifiques qui a prévalu pendant les siècles passés et qui prévaut au temps présent. L’occident a sciemment occulté et minimisé le rôle fondamental qu’a joué la production scientifique arabo-musulmane. L’appropriation par l’Europe de ces connaissances a été déterminante dans l’éclosion de la renaissance. Rappeler cette vérité ne constitue pas une énième évocation stérile de nos gloires passées, mais devient une nécessité, par les temps qui courent, pour redonner confiance à la génération présente, assommée par une propagande imbécile et à la limite raciste qui voudrait la convaincre que la civilisation à laquelle elle appartient est incapable de progrès scientifiques et culturels et surtout pas capable  de démocratie. Le professeur LAICHOUBI, par de multiples exemples puisés dans les domaines de la médecine, des mathématiques, de l’architecture, de l’agriculture et dans d’autres domaines, a scientifiquement démontré que cette civilisation a effectivement été  créatrice et vectrice de progrès. Et ainsi, vu son passé et ses capacités humaines et matériels, le monde arabo-musulman est lui aussi capable, à l’instar des autres nations comme les pays asiatiques et autres, de rejoindre le chemin irréversible du développement et du progrès.

Le Pr LAICHOUBI dans un premier temps démontre que la rencontre des civilisations ne peut que constituer une richesse et qu’une civilisation ne peut évoluer qu’en acceptant l’échange avec l’autre. Il cite l’exemple d’Alexandre le grand le macédonien qui fut à l’origine d’une formidable extension de la culture grecque et qui créa en terre africaine à Alexandrie sa capitale au contact de la civilisation égyptienne millénaire. Elle fut un centre de rayonnement culturel et civilisationnel pendant des siècles. Les premiers contacts, affirme-t-il, sont le plus souvent guerriers et évoluent vers l’intégration des vaincus avec les vainqueurs et aboutit à une civilisation bâtie sur le mélange.

Dans un deuxième temps, M. LAICHOUBI aborde l’émergence de l’Islam. Avec la naissance de cette nouvelle religion porteuse d’une nouvelle civilisation, un bouleversement profond s’opère dans la région méditerranéenne. Elle apporte une nouvelle conception du monde, un monde humaniste, tolérant, respectueux des traditions et coutumes locales. Elle propose une vision apaisée des relations entre les hommes et fait de l’égalité entre eux devant le créateur un point central. Du point de vue de l’apport culturel et scientifique, M.LAICHOUBI insiste sur le rôle novateur de cette civilisation, et cite les innombrables découvertes scientifiques tant dans le domaine médical, agricole, architecturale, littéraire, philosophique, de l’astronomie, des mathématiques etc… Il a insisté sur le fait que cette civilisation a certes reçu des autres civilisations et en particulier la grecque, mais a, par son extraordinaire production intellectuelle, constitué un socle fort de connaissances propres. Pour illustrer son propos, il détaille le rôle joué par l’un des plus grands savants que l’humanité a produit : le célèbre Ibn Rochd (Averroès). Il fut avec les autres grands savants musulmans la source de référence scientifique jusqu’au 17 eme siècle et même jusqu’à nos jours.   

La seconde raison pour laquelle le sujet abordé par M. LAICHOUBI est d’une importance capitale, est que malgré l’apport important de la civilisation musulmane et particulièrement d’El Andalous, l’Europe de la renaissance et jusqu’à nos jours, s’est évertuée à minimiser cet apport et même s’est attelée à occulter tout ce qui pouvait être redevable aux savants musulmans. Ainsi après avoir traduit la majeure partie du savoir arabe, l’Europe a laissé entendre que ce savoir lui était propre et a effacé des mémoires la vraie origine de ce savoir. Et M. LAICHOUBI d’insister sur le fait que contrairement aux arabes, l’occident colonisateur a complètement déstructuré les sociétés vaincues, les a déculturé et les a laissé à la fin de cette sombre période dans un état de pauvreté matérielle et culturelle. Nous sommes loin, dit-il, du temps où chacun s’enrichissait au contact de l’autre. Pour notre conférencier, ce constat nous pousse à prendre conscience qu’il est fondamental pour nos peuples de mettre l’éducation au cœur de nos préoccupations et qu’après le stade de généralisation de l’éducation, il est impératif de passer à un stade de la qualité et ainsi former une élite capable de tirer nos pays vers le grand combat difficile de la recherche scientifique et du développement économique. A juste titre, il affirmera qu’en ce qui concerne notre pays, il possède tous les atouts pour engager cette bataille du développement. Notre pays pourvoit aujourd’hui les grands pays occidentaux d’un nombre incalculable de scientifiques, de médecins, d’ingénieurs, et autre matière grise qui contribuent au développement de ces pays. Il termine sur cette note d’espoir : puisque notre école est capable aujourd’hui d’exporter notre savoir ailleurs, il est permis d’espérer que le temps venu, l’Algérie sera tout à fait capable d’enclencher ce déclic qui la mettra sur la voie du progrès scientifique, économique et culturel et de la propulser dans le peloton de tête des nations fortes et développées. Et M.LAICHOUBI de conclure : notre pays a malgré, toutes les allégations de détracteurs de tout bord, réussi depuis son indépendance de très grandes réalisations et qu’il est temps maintenant pour lui de passer à la phase qualitative de son développement, chose tout à fait à sa portée.

Un débat a clôturé cette conférence sous la direction de nos deux modérateurs que sont les Prs Abdelkader KHELIL et Bachir SENOUCI. Monsieur le Wali de Mascara nous a honoré de sa présence, qu'il en soit remercié.

L’association ne remerciera jamais assez le Pr LAICHOUBI, pour son amicale disponibilité, malgré ses importantes activités scientifiques en Algérie et à l’étranger. D’innombrables universités et cercles de réflexion font appel à son érudition. Il a tenu à être parmi nous ce 26 octobre. Il a été par la passé notre ami. Aujourd’hui nous sommes non seulement ses amis mais aussi ses admirateurs.                                                                                      Dr A. BOUCHETARA

Pour consulter le texte intégral de la conférence cliquer sur le lien suivant:

Propagation des sciences et de la connaissance à travers la méditerranée:passé et présent

  

 

   

PUBLICATION DU Pr KHELIL .2

Curieux endroit qu'a choisi le Pr KHELIL pour situer le déroulement de son histoire. Ce choix en réalité n'est pas fortuit: ce phénomène de la file d'attente révèle l'un des malaises chroniques que ressent le citoyen algérien. Pour les deux acteurs de ce roman ce lieu constitue l'observatoire idéal pour scruter, observer et sentir physiquement le resenti de ce malaise social. Le dialogue des deux amis, l'un agronome l'autre journaliste, passe en revue tous les problèmes qui empoisonnent la vie quotidienne de l'algérien. Dans l'épilogue l'auteur propose des solutions basées sur des études scientifiques qui doivent accompagner une réforme en profondeur de notre système socioéconomique et donc politique. Comme d'habitude chaque publication du Pr KHELIL constitue une nouvelle contribution positive  au débat national.A.B

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