Décès Pr Chenini

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Décès d’un pionnier de l’enseignement

le 13.11.11 | 01h00
| © Aziz

Agé de 75 ans, Hadj Habib Chenini vient de s’éteindre. Ancien fonctionnaire de l’Éducation nationale, il fut tour à tour enseignant de Lettres Arabes au lycée de Mascara avant d’en devenir censeur.

Jeune, il fera ses classes à Constantine à la médersa de Cheïkh Benbadis avant de rejoindre le lycée Franco-Musulman de Tlemcen. Selon d’anciens élèves du lycée Djamel Eddine El Afghani de Mascara, il aurait même effectué un séjour à la Zitouna de Tunis. Une fois sa scolarité aboutie, le jeune homme sera affecté en qualité d’enseignant de lettres arabes à Tlemcen; il était alors âgé de 22 ans. Entamée dès 1958, sa carrière sera interrompue juste après l’Indépendance puisqu’il fera partie du groupe qui participa activement à la mise en place du Touring Club d’Algérie aux côtés d’Ali Zazou. Mais très vite sa passion pour l’enseignement sera plus forte. C’est ainsi que 3 années après l’Indépendance, il reprendra l’enseignement au niveau du lycée Djamel Eddine El Afghani de Mascara.

Féru de football et de cinéma, il lui arrivait souvent d’aller voir un film avec ses élèves. Ceci ne l’empêchait pas, le lendemain, de redevenir le maître. Ayant enseigné sous les ordres de Benyekhlef, alors proviseur du lycée de Mascara, Habib Chenini sera nommé censeur. Une fonction qu’il accomplira avec abnégation. C’est ainsi qu’il fera étalage de ses capacités managériales indéniables. À son grand regret, il finira par abandonner le tableau et la craie pour embrasser une carrière administrative et pédagogique. C’est bien naturellement qu’il gravira les échelons pour devenir une pièce maîtresse du ministère de l’Éducation nationale.

Promu dès 1974 au poste de directeur de l’Éducation, il transitera respectivement par les wilaya de Djelfa, Saïda,Tiaret, Oran, Blida et Mostaganem. Très vite, le démon de la formation reprendra le dessus. Fortement encouragé par ses collègues Dahmane Djaker et surtout Mohamed Belalia, le Sigois, il fera partie de toutes les commissions de réforme de l’Éducation nationale. Aussi bien à l’aise en Arabe qu’en Français, - marque de fabrique des lycées Franco-Musulmans -, Habib Chenini et ses défunts compagnons partageaient la même passion de l’école, au point où lui et Mohamed Belalia en étaient devenus de véritables icones. Ceux qui les ont côtoyés se souviennent de leurs interminables discussions sur la qualité de l’enseignement et sur le respect du maître. Rares étaient leurs divergences.

L’un et l’autre seront de véritables chevilles ouvrières de l’école fondamentale qu’ils défendirent avec acharnement. Lui sur l’enseignement des langues et Belalia sur celui des sciences naturelles dont il était un érudit. Devenu membre du Conseil supérieur de l’Éducation ainsi que de la Commission nationale chargée de la réforme, Habib Chenini leur consacrera une partie de sa retraite. Quelle ne sera sa déception, lorsque les recommandations finiront dans un tiroir d’El Mouradia. Grand admirateur de l’Emir Abdelkader, il traduira un de ses livres et fera partie du groupe qui, en 1989, créa la fondation Emir Abdelkader, aux côtés de Mohamed Bahloul, maître M’hamed Ferhat, Moulay Belhamici et Cheikh Bouamrane.

C’est également à lui que l’on doit la traduction du livre «La néominiature de Wassiti à Hachemi» qui vient d’être rééditée au titre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Quelques mois avant sa maladie, il venait d’entamer la traduction de deux autres livres qu’il ne parviendra pas à achever, la mort en ayant décidé autrement. Avec la disparition de Djaker, de Belalia et de Hadj Chenini, la grande famille de l’Éducation nationale vient de perdre, en l’espace d’une année, trois de ses plus brillants et dévoués serviteurs.

   

PUBLICATION DU Pr KHELIL .2

Curieux endroit qu'a choisi le Pr KHELIL pour situer le déroulement de son histoire. Ce choix en réalité n'est pas fortuit: ce phénomène de la file d'attente révèle l'un des malaises chroniques que ressent le citoyen algérien. Pour les deux acteurs de ce roman ce lieu constitue l'observatoire idéal pour scruter, observer et sentir physiquement le resenti de ce malaise social. Le dialogue des deux amis, l'un agronome l'autre journaliste, passe en revue tous les problèmes qui empoisonnent la vie quotidienne de l'algérien. Dans l'épilogue l'auteur propose des solutions basées sur des études scientifiques qui doivent accompagner une réforme en profondeur de notre système socioéconomique et donc politique. Comme d'habitude chaque publication du Pr KHELIL constitue une nouvelle contribution positive  au débat national.A.B

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