A.KHELIL- Plaidoyer pour une agriculture oasienne
PLAIDOYER POUR LA SAUVEGARDE DE L’AGRICULTURE OASIENNE
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Abdelkader KHELIL*
Tous les spécialistes et experts s’accordent à dire que dans le contexte d’un monde fortement marqué par le réchauffement climatique et les dérèglements économiques, l’Algérie se doit de se prémunir au plus vite, des effets pervers de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Dans ce cas, l’agriculture est, bien évidemment, le premier secteur qui vient à l’esprit, car pour tout pays soucieux de sa souveraineté, c’est d’abord la sécurité alimentaire qui prime.
En effet, à bien regarder autour de soi, l’on s’aperçoit que dans le contexte d’un nouvel ordre mondial naissant, imposé par la pandémie du coronavirus, bien des pays ont déjà commencé à pratiquer la rétention sur certains produits, notamment alimentaires. C’est dire qu’il ne suffit plus pour les États indépendants, de disposer de ressources financières suffisantes pour pouvoir satisfaire en toute quiétude et dans la dignité, les besoins alimentaires de leurs populations, tout en préservant leur souveraineté nationale.
OPTIMISATION DU POTENTIEL AGRICOLE
Dans le cas de notre pays, s’il est de bonne inspiration de chercher désormais à compter sur nos propres forces, il est par contre, très hasardeux de se laisser tenter de but en blanc, par le grand saut vers l’inconnu de l’agriculture industrielle dans les régions du Sud, en cherchant à établir un système de production agricole articulé autour de grandes fermes d’inspiration Nord américaine et brésilienne, forcément grosses consommatrices d’intrants, de produits phytosanitaires et d’ OGM. Jusque là, les précurseurs de ce rêve chimérique n’ont été en fait que des pseudos investisseurs ripoux, n’ayant pris aucun risque, sinon, de mettre en difficultés les gestionnaires des banques publiques qui ont mis généreusement à leur disposition des fonds. En gens malhonnêtes et spéculateurs, ces derniers ont abusé de la confiance de tout un peuple, en bafouant des lois de la République et en bénéficiant d’aides et de subventions de l’État (forages, électricité …) sans commune mesure avec les piètres résultats obtenus.
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A.KHELIL- Quand la canne à sucre...
QUAND LA CANNE À SUCRE ET AUTRES CULTURES INDUSTRIELLES S’INVITENT
DANS LES OASIS CE BIOTOPE DE PRÉDILECTION DU PALMIER DATTIER
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Abdelkader KHELIL*
Il est bien inquiétant de constater que si les oasiens ont su garder depuis bien longtemps, un œil vigilant sur la règle ancestrale de l’économie et de l’ingénierie de l’eau, selon le procédé ingénieux d’irrigation par foggaras, il n’est pas dit que les écosystèmes fragiles dont ils tirent leur subsistance soient préservés. Il est même à craindre, que cette agriculture douce et durable, animée par l’esprit du travail utile et de la raison bien trempée depuis des millénaires, ne soit au regard du déclin observé, à l’origine de migrations de populations réduites à la mendicité, comme c’est le cas pour les sub-sahéliens. Attention ! Il y a là forcement, injustice, pauvreté et péril en la demeure !
LE MAINTIEN DE L’AGRICULTURE OASIENNE : UNE NÉCESSITÉ ABSOLUE
Mettre le holà au gaspillage inconsidéré de la ressource en eau de la nappe albienne pour garantir la permanence de la durabilité de l’agriculture oasienne qui associe le palmier dattier aux cultures vivrières, relève donc de la plus haute urgence, au regard de l’assèchement des foggaras. Mais aussi, des phénomènes de remontée des nappes, de la salinisation des sols et des rejets d’eaux usées dans des cuvettes fermées sans exutoires. Tel est le cas, à Oued Souf, à Oued Guir, dans la vallée du M’Zab, à Menia, dans le Touat-Gourara ou dans la Saoura. Ce patrimoine immatériel transmis de génération à génération et cette mémoire collective jalousement consignée dans des manuscrits, pour certains perdus par négligence de l’homme extraverti et pour d’autres, très mal conservés, risquent de disparaître à jamais. Il ne nous restera alors, que nos yeux abimés par les vents de sables, pour pleurer sur les bribes d’une civilisation agraire jadis bien ancrée dans la profondeur de notre territoire.
A. KHELIL- Du confinement...
DU CONFINEMENT DE NOTRE PAYSANNERIE DANS DES CAMPS DE REGROUPEMENT DES ANNEES 50 À CELUI DE 2020 IMPOSÉ À L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE PAR LE COVID 19 ET SES CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES
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Abdelkader KHELIL
Même si en ces temps de confinement, nous sommes en «jachère forcée», à l’instar de tous les autres pays qui vivent une «mise en parenthèse », doit-on considérer au fond, cet état de fait comme apocalyptique ? Il faut juste avoir raison gardée et, savoir que la panique dans laquelle nous pouvons facilement verser par schizophrénie, n’est que mauvaise conseillère ! Ne faut-il donc pas considérer cet instant passager, qui incite au repli sur soi, comme plutôt, une opportunité à saisir et une possibilité de rebondir et de construire une nouvelle Algérie ? N’est-ce pas que la sagesse voudrait que cette pause soit mise à profit pour écouter le silence de nos âmes meurtries, emplir la vacuité qui attise nos peurs en résistant au stress qui nous ronge, tout en gardant autant que faire se peut notre moral au beau fixe ? Ne dit-on pas : « À cœur vaillant, rien d’impossible » ?
Ce confinement sanitaire du XXIème siècle face auquel pour une fois, tous les pays semblent égaux, sans différences de nationalités, de races, de couleurs et de religions, n’est rien comparé à celui que la France coloniale a expérimenté dans les années 50 dans notre pays et particulièrement sur notre paysannerie. Le paysage algérien a été volontairement modifié avec la « présence militaire massive, le quadrillage, les barrages, les contrôles » mais aussi « les ratissages, les bombardements, le napalm et la peur ». Durant la deuxième moitié de 1957, le visage de nos campagnes change avec « les zones interdites » et la politique systématique de « regroupement de populations : un mélange de camps de concentrations et de villages fortifiés », selon des historiens et des auteurs de la Guerre de Libération, comme Henri ALLEG1.
A;KHELIL- A propos du confinement
COMBIEN MÊME RESTE CONTRAIGNANT, LE CONFINEMENT EST UNE HALTE PROPICE À LA RÉFLEXION EN VUE DE L’ACTION POUR L’ÉMERGENCE D’UNE « ALGÉRIE NOUVELLE » ET DYNAMIQUE POUR PLUS DE PROGRÈS
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Abdelkader KHELIL*
Dans un article précédent paru sur le «Quotidien d’Oran du jeudi 14 mai 202o» j’avais précisé que le confinement sanitaire du XXIème siècle face auquel tous les pays semblent égaux sans différence de nationalité, de races, de couleurs et de religions, n’est rien comparé à celui que la France coloniale a expérimenté dans les années 50. Ce sont plus de trois millions d’Algériennes et d’Algériens qui ont dû abandonner leurs domiciles, leurs terres et leurs biens. Entassés dans des camps de concentration, encadrés et surveillés par des militaires, ces braves gens ont connu les affres d’une vie misérable de prisonniers, jusqu’à l’Indépendance de leur pays en 1962.
Cette leçon insolite de résilience, nourrie par la croyance en une cause juste et mobilisatrice, celle du besoin de liberté et d’indépendance tant désirée nous a été laissée en héritage par des hommes et des femmes qui ont toujours étaient de valeureux résistants bien qu’affamés, humiliés, touchés dans leur dignité et de surcroît non soignés, dans ce monde concentrationnaire qu’était l’Algérie colonisée. Dans cette Algérie sous occupation française, il n’y avait en effet de place et de droits que pour la population minoritaire européenne. C’est pourquoi, j’avais dit qu’au lieu de continuer à se morfondre inutilement dans une situation de repli, au risque de verser dans un état de sinistrose généralisée impactant négativement notre moral dans une société médusée, on avait l’obligation et le devoir de réagir, sans se laisser abattre et/ou influencer par la comptabilité sanitaire macabre. J’avais donc proposé aux pouvoirs publics que cette « halte-étape » soit mise à profit, pour engager autour d’une mobilisation de notre potentiel d’experts d’ici et d’ailleurs, une réflexion profonde et novatrice sur l’évaluation de nos forces et faiblesses. À la lumière d’un bilan objectif et scientifique sur les dérapages dans les domaines des politiques menées durant les trois dernières décennies et leur gouvernance désastreuse, il s’agit de se préparer à affronter avec lucidité, sans panique ni précipitation (cette mauvaise conseillère), les difficultés socio-économiques attendues à cout, moyen et long termes.
A.KHELIL-LE SYSTÈME COOPÉRATIF AGRICOLE
LE SYSTÈME COOPÉRATIF AGRICOLE DE PRODUCTION ET DE SERVICES:
UN DISPOSITIF INDISPENSABLE POUR UNE AUTHENTIQUE STRATÉGIE
DE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DE DIVERSIFICATION DE L’ÉCONOMIE NATIONALE
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Abdelkader KHELIL*
Dans mon article sur « la sécurité alimentaire : une priorité absolue », paru sur le Quotidien d’Oran du jeudi 16 avril 2020 j’avais conclu en disant que dès cette année, des mesures incitatives se doivent d’être prises en concertation avec les acteurs représentatifs du secteur. Au titre de la loi de finances complémentaire, la priorité devrait être accordée au soutien des prix à la production des céréales, des légumes secs et des fourrages, mais aussi à ceux des facteurs de production et du matériel agricole nécessaire pour le développement de notre agriculture. S’ajoute à cela, la formation et la coopération agricole à ne pas occulter …
J’avais aussi souligné que cet effort financier se devait d’être accompagné par les actions indispensables de mise en place de brigades mobiles d’ingénieurs et de techniciens chargés du suivi des itinéraires techniques, de la vulgarisation, de la formation des agriculteurs au niveau des chambres d’agriculture, de réhabilitation et de renforcement de ce qui reste comme fermes pilotes, dans le souci d’en faire de véritables centres de rayonnement du système de Recherche Développement et d’appui aux exploitations agricoles (techniques de culture et d’élevage, gestion et comptabilité). J’avais aussi projeté de consacrer tout un article à la réintroduction du système coopératif de production et de services, en tant qu’instrument indispensable à la mise en œuvre d’une authentique stratégie nationale de sécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté en milieu rural et de réhabilitation des activités productives dans la création des richesses nationales.